Après une période de stress prolongée, je me sens vidé(e), je n’arrive pas à récupérer. J’ai des problèmes de sommeil, de digestion, des douleurs musculaires, des angoisses, je manque d’énergie, je prends du poids, j’ai mal à la tête. Je ne gère plus rien, que se passe-t-il ?
En réponse à un stress, le cerveau (hypophyse et hypothalamus) et les surrénales jouent un rôle important en augmentant rapidement la concentration du cortisol, ce qui permet initialement la protection de l’organisme et la résistance au stress. Une situation stressante qui se prolonge encore ou qui s’intensifie peut déborder les capacités de l’organisme et conduire à un état d’épuisement.
Comment est produit le cortisol ?
Le cortisol est produit par les surrénales, selon un cycle circadien, c’est à dire de 24h, avec un maximum au moment du réveil, un minimum avant de s’endormir et une dizaine de pic dans la journée. Son cycle est inverse à celui de la mélatonine, hormone du sommeil. Il est synthétisé à partir du cholestérol, dérivé de l’alimentation et d’une synthèse faite par notre propre corps. En temps normal, la production du cortisol est régulée automatiquement par le cerveau et le taux de sucre dans le sang. Le foie est le principal organe qui inactive le cortisol.
Quel est le rôle du cortisol ?
Le cortisol est sécrété de manière physiologique dans le cycle veille-sommeil et sa production est augmentée lors de stress physique (chirurgie, accident), psychologique (choc émotionnel) et physiologique (infection, hypoglycémie, jeûne…). Le cortisol agit essentiellement pour favoriser la production de glucose, notre carburant. Pour ce faire, il entre en jeu dans la régulation du métabolisme des protéines, des glucides et des lipides. Le cortisol permet de tolérer un stress prolongé en favorisant l’économie de notre énergie. Il diminue notre taux de protéines, il détourne le glucose vers les organes importants, diminue la formation osseuse, augmente la graisse abdominale et diminue notre réponse aux infections. Il va aussi maintenir notre apport en glucose en transformant les protéines, en mobilisant la masse grasse et en augmentant l’appétit. Le cortisol permet également de favoriser le débit et le volume sanguin de notre organisme.
Quelles sont les conséquences d’un excès de cortisol ?
Quand le stress dure trop longtemps, il n’est plus un moteur, il risque de déborder les capacités de l’organisme. L’autorégulation du cortisol devient déficiente, l’organisme produit toujours plus de cortisol, il est en permanence activé, il s’épuise. De ces effets physiologiques bénéfiques vont découler les nombreux effets délétères. Notamment, on assiste alors à une diminution de la production des neurotransmetteurs du cerveau – dopamine et sérotonine – avec des difficultés à démarrer le matin, des problèmes de mémoire et de concentration, une perte d’envie et de plaisir, de la déprime, de l’angoisse, une perte de l’appétit et du sommeil. On pourra aussi développer une résistance à l’insuline, subir des pertes musculaires, une augmentation de la graisse au niveau du ventre, une plus grande sensibilité aux infections.
Que faire pour lutter contre l’excès de cortisol?
Dans un premier temps, il faut repérer les situations stressantes afin d’y remédier quand c’est possible. On peut aussi se faire accompagner pour favoriser ses capacités à gérer les situations stressantes et le stress chronique : adaptation, compréhension, récupération. Pour cela on pourra se tourner vers le sport, l’hypnose, la psychothérapie, la sophrologie, la neuro-nutrition et la phytothérapie. La neuro-nutrition et la phytothérapie sont en effet un puissant levier d’action et notamment pour réguler la production de dopamine et de sérotonine, pour moduler l’activité des surrénales et pour détoxiquer le foie dont l’activité régulatrice du cortisol est primordial. On pourra par exemple se tourner vers les plantes de la détoxication hépatique comme l’artichaut, le curcuma, le radis noir ou la piloselle. Pour en savoir plus sur la neuronutrition, consultez notre article « Alimentation et gestion du stress : conseils pratiques ».
Par Dr Zohrah Ralaidovy, médecin praticien FMH
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