
Demander à ses collaborateurs une performance au top sans leur donner d’autonomie dans leur travail revient à demander à un enfant de faire le ménage alors qu’il n’a pas le droit de toucher aux produits ménagers. Le travail a de grandes chances de ne pas être à la hauteur de nos attentes.
Laisser plus d’autonomie à ses collaborateurs ne serait pas l’un des meilleurs outils de management ? Si on en croit le modèle de Karasek, et le projet EquiLibre des SIG, cela se pourrait bien.
Le modèle de Karasek : une modélisation du stress au travail
Conçu en 1979 par le sociologue et psychologue Robert Karasek, ce modèle évalue d’une part l’intensité de la demande psychologique faite à un collaborateur et d’autre part sa latitude décisionnelle autrement dit son autonomie et le soutien social qu’il reçoit de sa hiérarchie. Ce modèle permet, par l’intermédiaire du questionnaire qui lui est associé, de mettre en lumière une zone de stress importante appelée « job strain ». C’est la combinaison entre une très forte demande et une très faible latitude décisionnelle. Ainsi en ne donnant pas suffisamment de libertés au collaborateur pour réponde à une forte demande, on crée un stress très important, contre-productif. Si à cela s’accompagne un faible soutien social, on parle alors d’« isostrain ».
Accorder plus de « confiance » à ses collaborateurs tout en leur offrant un environnement de travail plus convivial, c’est ce qu’ont testé les SIG avec le projet EquiLibre.
EquiLibre : le projet des SIG pour allier autonomie, performance et bien-être
EquiLibre est un projet qui favorise un mode d’organisation du travail orienté vers le bien-être, alliant autonomie et mobilité pour favoriser un environnement de travail productif. Nous n’avons pas recueilli de chiffres sur le plan de la performance effective mais il y a fort à parier que ceux-ci doivent atteindre des niveaux satisfaisants puisque l’expérience, d’abord testée auprès de 100 collaborateurs de 2011 à 2014, a depuis été étendue à 600 personnes. Cette mesure concerne aujourd’hui la moitié des managers des SIG.
Et il semblerait que le bien-être soit effectivement au rendez-vous puisque selon les sondages internes des SIG, 80 % des collaborateurs sont satisfaits voire très satisfaits de cette nouvelle organisation et 96% des managers « sont sereins quant à la capacité de leur équipe à livrer de la qualité dans les délais. »
Gageons que cette expérience qui a valu aux SIG de recevoir en Novembre 2015 le 1er prix de l’excellence publique fasse des émules.
Les grandes lignes du projet EquiLibre
- Des espaces de travail ouverts, colorés, conviviaux, repensés avec non plus un poste par collaborateur mais des postes à disposition pour que chacun trouve l’environnement le plus propice à sa tâche du moment.
- Un environnement numérique permettant l’autonomie : ordinateurs ultra portatifs, smartphone d’entreprise, espace de télétravail
- Un horaire « à la confiance » : pas de badgeage, télétravail, horaires flexibles